Pentimenti : ma résidence d’artiste au CSRS, à l’Université de Victoria, automne 2022
L’arrivée et l’installation
Je commence un compte-rendu de ma résidence d'artiste ici au Centre d'études sur la religion et la société (CSRS) à l'Université de Victoria (l’Uvic), en Colombie-Britannique, une résidence d’une année. Je suis arrivée en fin septembre.
Pourquoi suis-je ici ? Mon projet consiste à créer des urnes qui reflètent les biographies spirituelles des personnes qui ont vécu une sorte de retour aux sources avant la mort ou après une crise majeure dans leur vie. J’aurai donc des recherches à faire pour trouver une variété de telles biographies, de différentes époques et cultures. Je fabriquerai un certain nombre d'urnes, bien sûr.. Et j’aurai de l'expérimentation de glaçures et d'autres traitements de surface à faire pour créer l'impression que ce qui est ancien et caché en dessous, réapparaît à la surface. Le projet s'intitule Pentimenti, qui est entre autres un terme artistique pour désigner ce phénomène de réapparition au fil du temps de couches sous-jacentes, comme une esquisse ou une sous-peinture, dans les vieilles peintures à l'huile. Si vous n'êtes pas familier avec mon projet, voici un lien de téléchargement au bulletin d’information le plus récent du Centre. (Voir la page 10).
Je suis ici depuis un peu plus d'un mois maintenant, et je me suis habituée à mes conditions de vie, à assister aux cafés-conférences quotidiens au CSRS, en compagnie d'une vingtaine d'autres boursiers, venus du monde entier et allant de chercheurs chevronnés à des étudiants de troisième cycle... et à trouver mon chemin dans la pratique de la céramique dans différents ateliers.
En ce qui concerne le CSRS, certains jours, les cafés-rencontres se font en personne, d'autres fois en zoom, surtout si l'orateur fait un zoom depuis un autre continent. Et il y a une conférence publique hebdomadaire le jeudi à 17h (je dois donner une conférence publique sur mon travail au Centre le 6 avril 2023. J'enverrai le lien le moment venu). Les boursiers actuels sont censés y assister autant que possible, mais il y a aussi beaucoup de personnes qui ont été boursiers d'autres années qui y assistent parfois. Le CSRS a développé une communauté étendue immense et variée de chercheurs et d'artistes. Des gens formidables ! La rencontre photographiée ci-dessous est celle d'un groupe d'entre nous qui s'est rendu dans un cimetière local (sous la pluie !) pour aborder le sujet de nos attitudes face à la mort.
Pour le moment, mon bureau au CSRS attend d'être utilisé, mais comme j'ai besoin d'un tour de potier pour tourner des urnes, je vais ailleurs pour me salir avec de l'argile. Voici mon bureau, avec du vinyle posé sur le tapis, pour faciliter le nettoyage, une fois que la céramique sera suffisamment avancée pour y travailler !
Au début, je pensais travailler entièrement dans un studio privé. Mais le studio privé auquel j'ai accès se trouve dans une remise ! Je profite du cabanon de Lauren, que je partage avec les outils de jardin et avec ses chats et chiens. Le temps était assez chaud jusqu'à il y a quelques jours, et comme vous le savez peut-être, bien que ce soit considéré comme la saison des pluies, la côte ouest n'avait pas eu de pluie depuis plus de 100 jours... Cela vient de changer. Nous verrons si cela est réalisable lorsque le temps froid et humide s'installera...
Heureusement, j’ai réussi à m’inscrire dans un atelier ouvert au Cedar Hills Art Centre, de 7h30 à 10h30 le matin deux jours par semaine... La photo ci-dessous peut expliquer pourquoi il est si difficile d'obtenir une place. Pour un atelier de céramique, c'est vraiment bien équipé, spacieux et chaleureux ( !) et la lumière du matin est délicieuse. Les inscriptions en ligne pour la saison de printemps arriveront en début décembre, et je devrai être prête, car en cinq minutes, elles sont toutes prises d'assaut. La poterie est très populaire par ici. On m'a dit que Radio Canada (CBC) a créé une émission appelé "Mugshot" pour présenter un potier une fois par semaine !
Comme vous pouvez le constater, je m'organise, mais il y a encore beaucoup à faire. Je commence à faire des recherches à la bibliothèque et à identifier différents types de biographies de personnes ayant une tradition religieuse dans laquelle elles ont subi de la persécution ou, comme c'est plus souvent le cas en Amérique du Nord, ont simplement abandonné leur foi et ont voulu y revenir à la fin de leur vie.
Bientôt, j'aurai une réunion avec dre Kerri Stadjudar, professeure de sciences infirmières à l'Uvic et infirmière en soins palliatifs, ainsi qu'avec des agents de soins spirituels dans les unités de soins palliatifs, qui, je l'espère, me guideront vers des familles dans lesquelles une personne fait l'expérience d'un retour spirituel à ses racines.
En passant, si vous connaissez quelqu'un qui a ou a eu cette expérience, svp, contactez-moi !